Sciences Occultes
Bonjour,

Merci de vous inscrire sur le forum de Sciences Occultes avant de poster un sujet ou une réponse, cela nous permettra de mieux vous identifier et de connaître vos attentes envers le forum. Pensez à bien remplir votre profil.

Cordialement,
Mercurie


Sciences
 

1 résultat trouvé pour perversion

AuteurMessage
Tag perversion sur Sciences Occultes 2094Sujet: Le Pervers Narcissique & Vampire Clinique
Mercurie

Réponses: 0
Vues: 1262

Rechercher dans: Les Voix de l'Entendement Scientifique   Tag perversion sur Sciences Occultes EmptySujet: Le Pervers Narcissique & Vampire Clinique    Tag perversion sur Sciences Occultes EmptyMer 20 Juin - 18:01
Le Pervers Narcissique

&

Le Vampire Sanguin
Tag perversion sur Sciences Occultes 27565


Introduction

Il y as quelque mois de cela j'ai eu à faire à ce que l'on pourrait nommé un "Vampire Sanguin / Clinique" .. après de très moments de réflexions sur moi-même j'ai essayer par tout les moyens de me sortir d'une situation qui m'était plus que désagréable. J'ai renier mes convictions ainsi que la Magie qui devenait trop lourde à porter pour moi et me suis littéralement jeter dans les bas de sciences pour me réconforter. Me rattachant pour cela à des Théorie, des Preuves, des Conclusions Scientifiquement prouver dans l'espoir de me soigné. Mais après mainte et mainte recherches la Science n'as jamais sus tout expliquer [...] Je vous propose donc aujourd'hui un article tiré du travail admirable de #Freud qui explique aujourd'hui la similitude admirable entre un Pervers Narcissique et un Vampire Sanguin. .... A lire, à Boire, avec Modération Tag perversion sur Sciences Occultes 3984204470

"L'accumulation met Fin à l'impression de Hasard"

Le Mythe du Vampire
Du Dracula de Bram Stoker (1897) à Twilight, la quadrilogie de Stephenie Meyer (2005, 2006, 2007, 2008), la figure du vampire témoigne sur plus d’un siècle de littérature fantastique de la vivacité du mythe [2][2] Sans le redémontrer ici, nous tenons pour acquis la... et de l’intérêt qu’il suscite à grande échelle. Sur une période historique identique, le cinéma de son côté n’en finit pas de mettre en scène le Prince des ténèbres et ses avatars [3][3] 263 films dont 70 pour la seule décennie 2000-2010. Dans ce panorama, les contributions récentes de la télévision [4][4] De 1997 à 2010, plus d’une douzaine de séries, étalées... attestent également de la vitalité du suceur de sang. Au-delà du divertissement réussi et des analyses classiques où sont convoqués Éros et Thanatos, la lutte où s’opposent bien et mal, ou encore la question des frontières entre l’homme et l’animal, sur quoi repose un tel succès ? Comment comprendre un tel engouement, surtout aujourd’hui ? La polymorphie (fait de boire du sang) des contenants narratifs [5][5] La bande dessinée, la danse, la comédie musicale et... et la polysémie luxuriante d’un contenu à l’essence narrative simple : les mésaventures d’un mort vivant qui cherche à contaminer la terre entière, sont autant d’indices à mettre au profit d’une matière mythique [6][6] Nicole Belmont, 1993. à l’œuvre qui agirait à la fois comme avertissement et enseignement. La figure du vampire, prédateur effrayant et séduisant, incarnation incertaine entre la bête et l’homme, serait la parfaite métaphore du pervers narcissique. Telle est la thèse présentée ici.

Le Personnage

Le vampire présente un certain nombre de caractéristiques où points forts et faibles en font une figure à nulle autre pareille [7][7] Pour tous les aspects historiques de la figure du vampire.... Immortel, le sang de ses victimes le fait rajeunir et accroît sa vigueur. Séducteur [8][8] Au contraire du vampire hollywoodien ou de la Hammer,... très inquiétant à la redoutable efficacité, doué d’une force et d’une rapidité surhumaines, il bénéficie de sens et de capacités motrices hors du commun. Capable de changer de forme, il peut, pour fuir ou surprendre ses victimes, se transformer à l’envi en animal. Chauve-souris, rat, loup, chat, corbeau, hibou sont ses formes de prédilection. Il peut prendre également l’aspect d’une phalène, d’une araignée, ou se transformer en brume, en nuage ou en grains de poussière. Nécromancien, hypnotiseur et télépathe, notamment avec les victimes qu’il a mordues, il possède sous certaines conditions, la capacité de contrôler les éléments, les mouvements et la volonté des animaux dont il peut prendre l’apparence. À ce titre, grâce à la contribution de Bram Stoker, la mythologie vampirique place la chauve-souris au premier rang des formes animales prises par Dracula. La puissance du mythe est telle qu’une sous-famille de chiroptères – desmodontinae – a été communément nommée vampires. Il en existe trois espèces [9][9] Vecteur important de la rage, elles sont, à ce titre, dangereuses pour les animaux et l’homme. L’étonnante concordance entre les caractéristiques et les mœurs de ces mammifères volants décrite au cours du xixe siècle et les motifs constitutifs de la figure du vampire – au point que les premiers ont été nommés dans la taxinomie en fonction de la seconde – souligne et renforce les réponses données par le mythe aux questions phylogénétiques posées par les origines de l’homme, sur ce qui le caractérise et le différencie du règne animal mais également le rapproche au point de le placer dans le regard de Charles Darwin (1859, 1871) au sommet de la pyramide évolutive (3 ° CANINE). Se profilent ici les questions théologiques relatives à l’âme, à son existence, sa nature, son devenir, ses tribulations, qui sont autant de mises en lumière – bien au-delà de la sphère chrétienne – de la dimension religieuse du mythe du vampire.

Revenons au Prince des ténèbres. Au registre de ses faiblesses, coincé à jamais dans un entre-deux – un no man’s land, au pied de la lettre – il est un mort vivant ou un non mort obligé pour survivre de séjourner le jour dans son cercueil placé en terre consacrée. Pour exister entre vie et mort, créature à sang froid, il se délecte exclusivement, telle une irrépressible addiction, des fluides vitaux de ses victimes qu’il contamine en retour par sa morsure ou sa succion. L’eau vive comme celle des rivières et le feu sont pour lui des barrières infranchissables. Pour exercer ses pouvoirs, inefficaces le jour, il est contraint de se déplacer à la tombée de la nuit. Sans reflet dans le miroir et sans ombre, effrayé par les outils du sacerdoce chrétien : crucifix, hostie, eau bénite, il est repoussé par l’ail. Un pieu d’olivier planté au lieu du cœur, une balle bénite, la décapitation et la crémation ont raison de lui. Enfin, réduit en poussière par les rayons de l’astre solaire, le vampire s’avère être un prédateur emblématique du sentiment d’inquiétante étrangeté. Dans quelles mesures ?

L’inquiétante Étrangeté
Sigmund Freud consigne : « Ce qui paraît au plus haut point étrangement inquiétant à beaucoup de personnes est ce qui se rattache à la mort, aux cadavres et au retour des morts, aux esprits et aux fantômes » (1919, p. 246). Ou encore : « Nombre de personnes décerneraient le prix de l’étrangement inquiétant à l’idée d’être enterré en état de léthargie [10][10] Réalité historique d’où les pratiques des croque-morts... » (ibid., p. 250). On ne saurait mieux écrire à propos du vampire et de sa mythologie. À ce titre, il précise comme nécessaire la distinction à opérer entre l’inquiétante étrangeté vécue et celle née de la fiction, de l’imagination, de la création littéraire. Plus riche, la seconde englobe la première car, note-t-il : « Le royaume de l’imagination présuppose pour sa validité que son contenu soit dispensé de l’épreuve de réalité » (ibid., p. 259). Au chapitre III du journal de Jonathan Harker, Bram Stoker écrit : « […] Je vis le comte sortir lentement par la fenêtre et se mettre à ramper la tête la première, contre le mur du château. Il s’accrochait ainsi au dessus de cet abîme vertigineux, et son manteau s’étalait de part et d’autre de son corps comme deux grandes ailes. Je ne pouvais en croire mes yeux […]. Il descendait rapidement exactement comme un lézard se déplace le long d’un mur. Quel homme est-ce, ou plutôt quel genre de créature sous l’apparence d’un homme ? » (1897, p. 86).

Parce qu’il plonge l’action de son histoire dans l’actualité de son époque, caractérisée par de grands changements sociaux, économiques, technologiques et scientifiques [11][11] « L’ère victorienne » sert de toile de fond à ce drame...., Bram Stoker provoque tout au long de son ouvrage l’irruption de cet unheimlich où les convictions animistes, pourtant obsolètes, des héros de l’histoire comme celles de ses lecteurs, sont réveillées dans une subtile mise en abîme par un événement qui les réactualise : pour les premiers, les péripéties de l’histoire, pour les seconds, leur lecture. D’autres aspects du sentiment d’inquiétante étrangeté vis-à-vis du personnage du vampire, comme le familier ou un secret mis en lumière, seraient unheimlich – en d’autres termes, le refoulement effectif d’un contenu et son retour – et nous conduisent sur la piste d’un autre prédateur tout aussi redoutable et bien réel celui-là : le pervers narcissique.

Le Pervers Narcissique
Quelle est la démarche ? Elle s’inspire des travaux de Georges Devereux [12][12] « Si les ethnologues dressaient l’inventaire exhaustif... et consiste à rapprocher les caractéristiques du vampire de celles du pervers narcissique afin d’établir point par point une correspondance entre elles. D’une manière générale, on parle de perversion ou de perversité pour qualifier le caractère et la manière d’agir d’êtres faisant preuve de malignité et/ou de cruauté. Dans la théorie kleinienne, la perversion est un trouble de l’identité lié à une farouche pulsion de destruction de soi-même et de l’objet, elle est une manifestation à l’état brut de la pulsion de mort. À partir de la notion de désir et de jouissance, la théorie lacanienne fait de la perversion une composante majeure du fonctionnement psychique. Dans une provocation et un défi permanents par rapport à la loi, le sujet se transforme en objet de jouissance, son désir inconscient est de s’annuler dans le mal absolu et dans l’anéantissement de soi. Cette première approche soutient l’hypothèse selon laquelle la figure du vampire est une parfaite métaphore, dans le personnage et ses actes, du pervers narcissique. Dans cette perspective, le mythe agirait à la fois comme une série d’histoires enseignement et de récits avertissement. Poursuivons l’entreprise comparatiste.

Le Miroir, le Sang & L'ombre
Dans le roman de Bram Stoker, Jonathan Harker, fraîchement installé dans le château du comte Dracula, se rase à l’aide d’un miroir de voyage. Surpris par la visite impromptue du vampire, il s’aperçoit, stupéfait, que ce dernier n’a pas de reflet dans la glace. Dans sa description du pervers narcissique, Marie-France Hirigoyen (1998) évoque cette particularité. Tel un Narcisse [13][13] Ovide, Les Métamorphoses, 1992. incapable de se voir dans le miroir, construit sur du vide, coquille creuse sans existence propre, « les pervers narcissiques ne sont que des machines à reflets qui cherchent en vain leur image dans le miroir des autres » (ibid., p. 155). Leurs victimes, précise-t-elle, ne sont pas considérées comme des individus à part entière mais comme de simples reflets. Revenons aux mésaventures de Jonathan Harker. Au moment où il voit que Dracula n’a pas d’image spéculaire, de surprise, il se coupe. « Je m’aperçus que je saignais un peu au menton […]. Quand le comte vit mon visage, ses yeux étincelèrent d’une sorte de fureur diabolique et, tout à coup, il me saisit à la gorge » (1897, p. 75). Ce motif récurrent et central dans le mythe où la vue du sang déclenche la frénésie du vampire se retrouve sous la plume clinique de Marie-France Hirigoyen, lorsqu’à partir de la notion de Narcisse vide, elle compare à juste titre les pervers narcissiques à des vampires. Comme ces derniers, ils envient intensément la vie chez l’autre. Sans substance, vides, ils doivent impérativement pour survivre se « mettre sous perfusion » pour absorber l’énergie positive de leurs victimes, s’en nourrir et se régénérer tout comme Dracula et ses congénères le font avec les fluides vitaux de leurs proies. D’un autre motif : l’absence d’ombre du vampire, observée par Jonathan Harker, lorsqu’il est assailli par les trois compagnes de Dracula, Otto Rank parle ainsi dans son Don Juan et le double : « Celui qui n’a pas d’ombre meurt, celui dont l’ombre est petite ou faible tombe malade, tandis qu’une ombre forte prédit la santé […]. L’ombre signifie la mort, mais également elle signifie aussi la vie et les deux significations reposent sur une croyance primitive à la dualité de l’âme » (1914, p. 59, p. 66). Comme attribut, l’absence d’ombre chez le vampire caractérise son statut d’être coincé entre le monde des vivants et celui des morts. Il est le mort vivant par excellence et métaphorise de ce point de vue les intérieurs du pervers narcissique. En effet, celui-ci, en plus de son vide intérieur déjà évoqué, est souvent décrit comme un être incapable de relations véritables. Insensible, avec une absence totale d’intérêt et d’empathie pour l’autre, il n’éprouve ni scrupule, ni remords, ni culpabilité. Son drame de n’avoir jamais été reconnu comme un être humain en fait un « robot construit pour imiter la vie, avoir toutes les apparences ou toutes les performances de la vie, sans la vie » [14][14] M.-F. Hirigoyen (1998, p. 154).. Dans cette description, vampire et pervers narcissique se rejoignent pour un pas de deux parfaitement symétrique.

La Séduction
Avec Alberto Eiguer (1996), les pervers narcissiques, psychotiques sans symptômes, sont des mégalomanes préoccupés de tisser un lien puissant avec l’autre, en attaquant l’intégrité narcissique de celui-ci afin de le circonvenir pour finalement exercer sur lui une violence révélée. L’entreprise est stratégiquement précédée par un temps premier, celui du « décervelage », ainsi nommé par Paul-Claude Racamier (1992), où il s’agit de détruire progressivement chez l’autre, amour, confiance et estime de soi afin de le mettre sous influence puis sous emprise. Dracula n’opère pas autrement avec Jonathan Harker et toutes ses victimes. Par une séduction à entendre ici comme une fascination attractive à sens unique, une subornation et une corruption, il abuse ses proies. Marie-France Hirigoyen qualifie cette séduction de narcissique : « Il s’agit de chercher dans l’autre l’unique objet de sa fascination, à savoir l’image aimable de soi » (1998, p. 112). Pendant cette phase de préparation, la victime, déstabilisée, perd progressivement ses repères, devient confuse, pour finalement perdre ses capacités de défense. « Dans la stratégie perverse, il ne faut pas d’abord détruire l’autre, mais le soumettre petit à petit et le garder à disposition. Il importe de conserver le pouvoir et de contrôler » (ibid., p. 114). La description clinique de Marie-France Hirigoyen et la narration de Bram Stoker décrivent une même réalité. Ainsi opère Dracula avec Lucy Westenra, une des héroïnes malheureuses du roman. Circonvenue, considérée comme un simple réservoir de vie qu’il convient de ménager a minima, elle fera l’objet de plusieurs attaques du vampire avant de succomber. Dans les mains de Dracula, elle est un « ustensile utile » tout comme le sont les victimes des pervers narcissiques.

La Contagions
Pour avoir participé à l’installation en Angleterre du comte Dracula, Jonathan Harker prend conscience avec horreur de sa complicité dans l’entreprise du vampire où « pendant des siècles, il allait satisfaire sa soif de sang, et créer un cercle nouveau, un cercle de plus en plus élargi de créatures à demi démoniaques qui se gorgeraient du sang des faibles » (Bram Stoker, 1987, p. 107). Nous abordons ici une autre caractéristique du vampirisme : la contagion. La morsure du vampire transforme l’autre en vampire. Ce dernier mordra à son tour pour survivre et ainsi de suite jusqu’à ce que tous soient contaminés. De la sphère privée à l’espace public, nous assistons à ce phénomène dans tous les groupes humains où un pervers narcissique sévit. Il y a toujours une première victime et le plus souvent, pour se protéger, l’entourage se tient à l’écart et ne réagit pas, car en termes de survie il y a ici communauté d’intérêts. Tout le monde tire bénéfice d’une victime qui, une fois choisie [15][15] René Girard, 1972., tient et résiste le plus longtemps possible. Tant que le pervers est occupé à dépecer sa proie par petits bouts, le groupe et les individus qui le composent s’estiment en sécurité. À cette attitude passive devant la curée peut s’en substituer une autre, active celle-ci. Tout névrosé en crise peut être amené, pour se défendre, à user de mécanismes pervers et notamment en s’identifiant à l’agresseur. Ce mécanisme de défense isolé – décrit par Anna Freud (1936) où le sujet en butte à un danger extérieur s’identifie à sa source, soit en reprenant à son compte l’agression telle quelle, soit par imitation physique, morale ou symbolique de l’agresseur –, constitue un des délices du pervers. D’une part, il est arrivé à ses fins, pervertir et, d’autre part, il fait accomplir son méfait par un tiers devenu complice dans ce qui constituera une association de malfaiteurs dont il sera le président tout-puissant. De l’univers concentrationnaire, en passant par les mafias diverses et variées, au monde du travail, à celui du pouvoir, à la famille, etc., les exemples sont légion. Une fois encore par l’analogie, la description de l’univers du vampire et de ses actions montre avec acuité ce qui est à l’œuvre dans la besogne du pervers narcissique et dénonce les effets de sa coupable industrie.

Force & Rapidité
Les vampires possèdent une force physique et une célérité hors du commun. Entre leurs mains, les simples mortels sont comme fétus de paille malmenés par les éléments déchaînés. « J’éprouvais une autre sensation, rapide comme l’éclair. Le comte était là, comme surgi d’une tourmente. En effet, en ouvrant malgré moi les yeux, je vis sa main de fer saisir le cou délicat de la jeune femme et la repousser avec une force herculéenne » (Bram Stoker, 1987, p. 91). Ces caractéristiques métaphorisent les rapports de force asymétriques qui existent entre les adultes pervers et les enfants où l’enfant qui sommeille en chacun de nous, celui qui a été trahi, trompé, bafoué, humilié, asservi « pour son bien » et qui finalement reste à force de mauvais traitements sans voix, anesthésié, sidéré, meurtri, empêché. Les enfants possèdent cette incroyable faiblesse ou ce génie de pouvoir tout supporter. Empathie, tolérance, pardon, compréhension, soutien, solidarité, fidélité, constance, patience, abnégation, sacrifice, toutes ces qualités admirables sont offertes inconditionnellement et sans limites sur l’autel de l’adulte pervers – d’autant plus lorsqu’il s’agit des parents – en échange d’une quête légitime de sécurité, de reconnaissance et d’amour à jamais insatisfaite [16][16] Les travaux dans ce champ sont nombreux, voir ceux.... C’est ici en toute impunité – le plus souvent le crime est parfait – que, de génération en génération, les pervers d’aujourd’hui fabriquent les pervers de demain. L’immortalité du vampire prend là toute son épaisseur. Les enfants sont une réserve quasi inépuisable d’énergie positive dans laquelle les adultes pervers, tel Dracula, puisent sans vergogne jusqu’à ce que la source, à force de saccages, se transforme à son tour en un marécage mortifère et contagieux. Le vampirisme comme métaphore de la contamination perverse des jeunes générations fonctionne à plein régime et explique pour une part le grand succès des films, séries télévisées, jeux et ouvrages destinés à la jeunesse sur ce thème. Ils sont une alerte, une mise en sens, un avertissement et un enseignement.

Les Changements
« Bientôt le jour allait tomber, et je savais trop bien que, dès le coucher du soleil, la Chose qui en ce moment y était enfermée [un grand coffre], retrouverait sa liberté et sous une forme quelconque échapperait à toute poursuite » (Bram Stoker, 1897, p. 502). Chauve-souris, rat, loup, chat, corbeau, hibou, araignée dont Dracula peut prendre l’apparence, sont craints pour leur aspect, leur morsure, leur griffure, leur piqûre potentiellement létales, et leur capacité pour certains à former nuées, colonies et meutes agressives, inspirent terreur et effroi [17][17] Alfred Hitchcock (1963) en joue parfaitement dans Les.... Ces animaux ou insectes sont attachés au monde de la nuit, aux ténèbres, aux univers souterrains. Incarnation des forces chtoniennes, ils sont par tradition des représentations de mort dont la psyché humaine est avide. Le pervers narcissique quant à lui est un thanatophore au sens premier et puissant donné par Emmanuel Diet (1996) à son néologisme. Tel Dracula, il est celui qui « apporte la mort » partout où il sévit. Incapable d’affronter sa propre souffrance dont il fait porter le fardeau à l’autre, il est un prédateur en perpétuel état de survie. Dépourvu d’humanité, il met en œuvre ce à quoi il a été réduit : notre patrimoine phylogénétique, celui qu’homo sapiens a hérité des reptiles, des mammifères primitifs et récents, lorsqu’il s’agit de survivre coûte que coûte, et dont témoigne son architecture cérébrale [18][18] « Dans son évolution, le cerveau antérieur humain s’est.... Il a alors l’acuité du hibou, la souplesse et la patience du chat, la mâchoire du loup et sa pugnacité, l’intelligence et la voracité du rat, la stratégie de l’araignée pour aspirer comme la chauve-souris tout ce qui chez l’autre lui fait cruellement défaut. Il peut être plus encore : un crocodile affamé et implacable qui aura oublié quelques secondes plus tard qu’il vient de vous dévorer et dont il serait vain de lui demander d’éprouver une quelconque émotion ou de se comporter autrement qu’en saurien : l’animal n’est pas équipé pour. Ce qui, une fois la métaphore reposée, soulève en la matière l’épineuse question du soin et du savoir-être avec. Le mythe en l’occurrence est sans appel, à propos du sort à réserver à Dracula. Mina Harker, l’épouse de Jonathan, dit : « Vous devez avoir pitié de lui aussi, sans que cela empêche vos mains de le faire disparaître de ce monde » (Bram Stoker, 1897, p. 424). Revenons un instant sur le fonctionnement cérébral et psychique. Les neurosciences argumentent en faveur de la présence d’un « système de neurones miroirs » chez l’Homme (Giacomo Rizzolatti, Corrado Sinigaglia, 2007). Ce système s’activerait lorsque le sujet exécute une action ou lorsqu’il observe cette dernière chez un autre individu, d’où le nom de « miroir ». Il jouerait également un rôle dans les capacités cognitives liées à la vie de relation, notamment l’apprentissage par imitation et les processus affectifs comme l’empathie, qualités dont Dracula, métaphore du pervers narcissique, est dépourvu. Il n’a pas d’image dans le miroir, représentation du vide intérieur du pervers narcissique. Autour du motif du miroir, repris par les neurosciences, on mesure ici la justesse et la puissance du mythe.

10
Au chapitre des transformations, le vampire peut se changer en brume ou en nuage pour attaquer ou fuir et cette capacité témoigne de son caractère insaisissable. Cette image caractérise parfaitement, dans le registre des discours, l’attaque perverse, lorsqu’elle est pratiquée au plan non verbal : les regards méprisants, les moues dubitatives, les haussements d’épaules ou de sourcils, les soupirs excédés, sont autant d’armes redoutables pour affaiblir et détruire l’autre. Le verbe se fait également assassin : expert dans le maniement du double discours [19][19] Paul Watzlawick, John Weakland, Richard Fisch, 197..., le pervers narcissique est passé maître dans l’art du sous-entendu, de l’allusion déstabilisante, de la remarque désobligeante, de l’insinuation malveillante, de l’injonction paradoxale. Les mots peuvent rendre fou [20][20] Harold Searles, 1977., tuer. Encore une fois, le crime est parfait. Pour ses funestes desseins, le pervers brouille les cartes à souhait. Tricheur par vocation et par nécessité, il efface les différences, les catégories, les limites, les distinctions. Noyé dans un nuage de fumée, l’autre ne doit plus savoir à qui il a affaire. Tout comme Dracula, le pervers narcissique est insaisissable et toute tentative pour le ferrer conduit à l’impasse du déni [21][21] Sigmund Freud, 1938..

Il est, enfin, une transformation libératrice pour les victimes de Dracula : « Je vis le comte étendu dans le coffre […], surgit l’éclat du grand couteau de Jonathan. Je jetai un cri en le voyant trancher la gorge. Et au même moment, le coutelas de M. Morris pénétra en plein cœur. Ce fut comme un miracle : oui, devant nos yeux et dans le temps d’un soupir, le corps tout entier se réduisit en poussière et disparut » (Bram Stoker, 1897, p. 505). La crémation, la décapitation, la destruction du cœur, la lumière, réduisent le vampire en cendres. Il en est de même avec le pervers narcissique lorsqu’il est démasqué et son entreprise dénoncée. Il appuie son œuvre de destruction sur deux maximes : « Je sais bien mais quand même » c’est-à-dire sa capacité à contourner à son avantage les règles et les lois, et « Je sais que tu sais et que tu ne diras rien » ou la merci dans laquelle il plonge ses victimes. Le pervers déteste la publicité et agit le plus possible dans l’ombre, le dénoncer comme tel, mettre clairement en mot son industrie, rappeler, invoquer la loi et le soumettre à celle-ci, faire toute la lumière sur ses agissements, pour rejoindre la métaphore, est le plus sûr moyen de le réduire en poussière sachant que le monstre est coriace et qu’il est susceptible, tel un phœnix maléfique, de renaître de ses cendres, le mythe en fait foi.

Conclusion
Le format du présent article ne permet pas d’aller plus avant dans l’entreprise comparatiste. Elle montrerait combien dans les moindres détails tous les motifs attachés à la figure du vampire décrivent le pervers narcissique dans ce qu’il est et ce qu’il fait. Le mythe reste très actif et dynamique. Le vampire de Bram Stoker n’est plus tout à fait celui de Stephenie Meyer. Ce dernier, même s’il sévit dans des contrées peu ensoleillées, conserve ses pouvoirs dans la lumière, il y scintille même et possède un reflet dans le miroir. Par ces récents caractères, Stephenie Meyer introduit des vampires nouveaux, plus puissants, plus indétectables, plus dangereux, dont certains ont développé des qualités humaines positives. Nouvel avertissement du mythe pour de nouveaux combats, à moins d’exercer enfin la sagesse d’Étienne de la Boétie (1576) et de faire en la matière « un pas de côté » en évitant soigneusement les pièges de la séduction narcissique ou bien encore en suivant les explications données par le professeur Dumbledore à Harry Potter, lorsque ce dernier s’interroge sur son improbable victoire face à Lord Voldemort, cousin germain de Dracula. La réponse est simple : l’amour.


Tag perversion sur Sciences Occultes 43270 Mercurie - Freud
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: